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Kairouan : Une ville aux mille et une traditions…

 

Au cours du mois saint, les Kairouanais veillent à perpétuer les coutumes de leurs ancêtres qui n’ont pas pris une ride….

La ville d’Okba vit la deuxième quinzaine du mois saint dans une grande effervescence, notamment dans les mosquées où on a multiplié les prières et les introspections et dont le point culminant coïncide avec «la nuit du destin», marquée par l’organisation d’une cérémonie solennelle à la Grande Mosquée en présence d’un grand nombre de fidèles. Outre la conférence théologique, il y a la distribution de prix aux lauréats du concours de récitation et de mémorisation du Coran.

Et durant les deux derniers jours qui précédent l’Aïd El Fitr, où la dimension religieuse et sociale est très importante des actions de solidarité seront organisées dans toutes les délégations du gouvernorat. Les responsables régionaux, l’Utss, les différentes ONG et associations distribueront des produits alimentaires, des vêtements neufs et des jouets aux familles nécessiteuses et aux laissés-pour-compte afin qu’ils puissent fêter l’Aïd dans de bonnes conditions, sachant que cette fête est célébrée en tant que rite à caractère religieux, et ce, dans une ambiance de recueillement, de solidarité et de grandes retrouvailles.

Par ailleurs, parmi les traditions qu’on retrouve dans la ville kairouanaise, celle de l’organisation de cérémonies de circoncision gratuites qui ont lieu «la nuit du destin» au mausolée Sidi Sahbi, où on a l’habitude de préparer de grandes quantités de couscous à l’agneau et du tajine pour tous les visiteurs.

D’un autre côté, beaucoup de mères de familles rendent visite aux fiancées de leurs fils pour leur offrir le «moussem». Et dans les différentes boutiques de prêt-à-porter, on guette l’arrivée de nouvelles collections d’habits de l’Aïd avant de faire un tour dans les souks aménagés en une vaste foire où tout est exposé : produits cosmétiques, jouets, habits pour enfants… Là on assiste à des scènes de marchandage dans une ambiance cordiale et chaleureuse.

N’oublions pas les pâtisseries

Par ailleurs, comme l’Aïd est bien ancré dans nos traditions, il est célébré avec beaucoup d’éclat et revêt une dimension religieuse, civilisationnelle et sociale.

Synonyme de cadeaux, de jouets, de belles tenues et de nouveaux habits, cette fête est également une occasion de se réconcilier avec les proches et de préparer des gâteaux, chacun selon son budget.

Parmi les pâtisseries très prisées, on pourra citer le fameux makroudh à la pâte de dattes, la succulente baqlawa aux pistaches, la samsa aux amandes, les dattes farcies, les kaâk ouarqa, les boulettes noisettes, les kaâk anbar, ainsi que les ghraïbas au sorgho, aux pois-chiche ou à la farine.

Cependant, quelques jeunes mariées jettent leur dévolu sur la belle-mère qui accepte de les assister à accomplir cette tâche séculaire.

D’autres, débordées par leur boulot, préfèrent s’approvisionner en gâteaux auprès des différentes pâtisseries.

Coup de canon et son du tambour

Et parmi les charmes du mois saint, on pourrait évoquer les coups de canon quotidien, l’un pour annoncer le début du jeûne, le second pour annoncer sa fin. En outre, on aime bien écouter les hauts-parleurs des mosquées et la diffusion d’extraits du Coran, cela sans oublier le «Tabbel» qui, à l’approche de l’aube, réveille les citoyens au son du tambour afin qu’ils prennent leur collation du shour avant l’imsak et la prière d’El Fejr.

Boutbila

Ali Guesmi, 46 ans, est fier de son tambour et aime bien perpétuer cette vieille tradition malgré l’existence de nos jours de réveils et de portables. «Je suis heureux d’exercer ce métier dont j’ai appris les techniques de fabrication auprès de mon père, surtout en ce qui concerne le remplacement de la peau de chèvre, une fois usée. Et même si, en hiver ou en automne, je suis parfois confronté aux intempéries, j’éprouve un grand plaisir à réveiller les citoyens qui sont très reconnaissants et qui trouvent que Ramadan, sans les sons du tambour, ressemble à un Ramadan dans une ville européenne. De plus, beaucoup d’enfants des quartiers populaires me suivent dans mes tournées, tapent des mains et m’encouragent dans ma besogne. D’ailleurs, l’accueil des citoyens au sein de leurs foyers pendant l’Aïd est très chaleureux…».

A part cela, en fin d’après-midi, dans les souks au sein de la Médina, l’animation grandit à l’approche de la rupture du jeûne. Partout des étals à pain aux différentes variétés : aux olives, aux oignons, à l’huile d’olive, tabouna, pain hchaichi….etc. Ce qui incite les pères de familles à s’adonner à des achats compulsifs. Même les boulangeries sont par les amateurs du bon pain et on n’hésite pas à pénétrer tout près du four et des lieux de pétrissage.

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